Des données rassemblées dans trois volumes avec autant de notices que de pays, 79 pays ou régions du monde dont beaucoup ne sont pas membres de l’OCDE, si elles ne montrent pas de grands bouleversements, elles permettent de tirer quelques leçons.
Pour ce qui est de la "compréhension de l'écrit" (ou "lecture"), le score moyen des élèves français est de 493 points, "légèrement au-dessus de la moyenne OCDE". En moyenne des pays de l'OCDE, un peu plus de trois élèves sur quatre (77 %), (79 % en France) ont atteint au moins le niveau 2, c'est à dire qu'ils peuvent identifier, dans un texte de longueur moyenne, l'idée essentielle et trouver des informations explicites. Et 8,7 % des élèves atteignent les niveaux 5 ou 6 (9,2 % en France), ils ne sont pas gênés par la longueur des textes et manient des notions abstraites, distinguent les faits et les commentaires, en fonction d'indices implicites sur le contenu ou l'origine de l'information. A noter que la proportion d'élèves qui lisent par plaisir baisse, elle passe, dans les pays de l'OCDE de 63 à 58 % en 9 ans, la baisse est plus sensible en France, de 61 à 55 %.
En mathématiques, dans les pays de l'OCDE, les trois quarts des élèves atteignent au moins le niveau 2 (76 %, 79 % en France), mais un peu moins de 2 % des élèves français atteignent le niveau 6, alors que la moyenne OCDE est à 2,4. Près de 8 élèves sur 10 (78 %) ont au moins le niveau 2 en "culture scientifique".
L'OCDE relève aussi que certains pays ont des résultats supérieurs à la moyenne OCDE tandis que le facteur socio-économique y pèse moins lourd sur les destins scolaires. En France, l'écart entre les 25 % les plus favorisés et les 25 % les plus défavorisés est de 107 points en moyenne pour la compréhension de l'écrit, à peine moins qu'il y a 9 ans (110 points), mais plus que la moyenne OCDE (87 points). Si le poids du milieu socio-économique ne s'est pas accru en France, il reste important. Un élève favorisé sur cinq et un élève défavorisé sur cinquante atteignent les niveaux 5 et 6 en compréhension de l'écrit.
PISA s'est aussi intéressé à l'environnement des élèves. Les élèves défavorisés sont-ils scolarisés dans des établissements où se trouvent de très bons élèves ? Dans certains pays, ils n'ont qu'une chance sur 8 d'être dans ce cas, en France, une chance sur six. Autre question, les élèves défavorisés ont-ils moins d'ambitions que leurs camarades plus favorisés ? En France, un élève défavorisé sur cinq ne prévoit pas de faire des études supérieures bien qu'il ait de bons résultats.
Dans tous les pays participant à PISA, les filles font mieux que les garçons en lecture, avec 30 points de plus en moyenne OCDE. En France, l'écart est de 25 points, il est inférieur à ce qu'il était en 2009 (40 points). En maths, les garçons ont un taux de réussite supérieur à celui des filles de 6 points en France, 5 en moyenne OCDE, et en culture scientifique, filles et garçons sont à égalité alors que les filles font très légèrement mieux en moyenne OCDE.
La différence se traduit surtout en termes d'ambitions. En France, un garçon sur trois qui a de bons résultats en mathématiques souhaite exercer un métier scientifique, contre une fille sur six. 6 % des garçons envisagent un métier de l'informatique, presque aucune fille.
L'OCDE s'est également interrogée sur les différences liées aux origines. La proportion d'élèves issus de l'immigration a augmenté de 3 points en 9 ans dans les pays de l'OCDE et atteint 13 %, 14 % en France. Ceux-ci réussissent moins bien en lecture (- 52 points) que leurs camarades autochtones, mais "l'écart se réduit à 13 points après prise en compte du profil socio-économique des élèves".
En ce qui concerne le climat scolaire, les résultats sont mauvais pour la France : un élève sur deux déclare qu'il y a du bruit et du désordre "dans la plupart ou dans tous les cours" contre un sur trois en moyenne OCDE. La France figure aussi parmi les pays où les élèves déclarent percevoir le moins "le soutien de la plupart de leurs enseignants". "Moins de deux élèves sur cinq en France (un sur deux en moyenne OCDE) déclarent qu'ils pensent que leur professeur leur indique souvent ou toujours comment améliorer leurs résultats."
Interrogés sur les recommandations que peut adresser l'OCDE à la France, les deux analystes qui ont présenté les résultats à la presse, Pauline Givord et Eric Charbonnier ont attiré l'attention des journalistes sur l'exemple de l'Angleterre de Tony Blair et les efforts faits pour rendre le métier d'enseignant attractif, mais aussi pour développer les formations à la gestion de la diversité et à inscrire dans les emplois du temps des moments dédiés à la lecture plaisir. Le Portugal a mis l'accent sur les partenariats entre les écoles et le périscolaire, les éducateurs intervenant dans la vie des écoles et donc renforçant la cohérence du système éducatif. Ils insistent également sur la mixité sociale, et l'importance d'éviter les écarts trop forts entre établissements.
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